Africa Sciences : l’alchimie de l’art et des sciences

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Les 28 000 spectateurs du festival Rio Loco 2021 ont été accueillis par une tête de 3 mètres de haut qui s’animait à leur passage. Cette sculpture réalisée en matériaux électroniques recyclés, par des fablabs, MJC et entreprises fédérées autour de l’artiste ougandais Bruno Ruganzu a rempli ses objectifs : rassembler, inspirer, émouvoir, interroger.

Le Quai des Savoirs avait maintenu le pari malgré le contexte difficile de la pandémie : accompagner l’éco artiste plasticien Ougandais Bruno Ruganzu dans la réalisation d’une reproduction géante de la statuette Luzira Head. Une œuvre conçue à partir de déchets électroniques et plastiques, en lien avec les fablabs, structures sociales et d’animation, ou encore les entreprises de la métropole toulousaine.
La résidence programmée dans le cadre d’Africa 2020 a été réduite à quatre semaines (au lieu de deux fois un mois) dont 7 jours de quarantaine et 15 jours seulement dédiés à la fabrication. Mais l’enthousiasme suscité par ce projet a eu raison de toutes les entraves.

Collaboration créatrice

« Une organisation s’est imposée d’elle-même, selon les idées, les compétences, les capacités matérielles et les disponibilités de chacun », rapporte Thibault Villégier, fabmanager de CréaTech, le fablab de la MJC Saint-Jean.
CréaTech a modélisé une ossature bois en miniature, le Roselab à Montaudran (La Cité) l’a fabriquée en taille réelle, Le fablab de Thales a proposé des écrans pour les yeux, les jeunes de l’atelier de codage de la MJC Saint-Jean ont mis au point une bouche équipée de lumières LED interactives, dans un workshop intergénération, le Fablart de Blagnac a imaginé sa propre tête recyclée…
L’originalité de l’aventure mêlant une approche à la fois technique et artistique avec une forte dimension collaborative, citoyenne et internationale a indéniablement porté ce projet.
Bruno Ruganzu fédère les gens autour d’œuvres collectives pour créer une dynamique favorable à la réflexion. « Travailler avec les déchets électroniques, c’est une façon d’aller voir ce qu’il y a à l’intérieur des objets qu’on nous vend. Ce qu’il y a derrière le progrès technologique et la consommation », explicite l’artiste.

S’inscrire dans un projet global

« Les enfants se sont impliqués très rapidement et jusqu’au bout », détaille Julie Cornet. Membre de la Compagnie du Code, elle anime l’atelier numérique de la MJC Saint-Jean. « L’échange avec Bruno Ruganzu et le fait que leur création s’intègre dans une œuvre exposée au public leur a vraiment plu, car cela l’inscrivait dans un projet global et dans la durée », avance-t-elle. « Il y avait une suite. »
L’expérience des sept jeunes en parcours de sensibilisation aux métiers du numérique à l’APSAR, association des quartiers Roseraie et Amouroux et son fablab La Gloire, témoigne d’un même élan. Fannie Jousset, responsable à La Gloire raconte : « la rencontre avec un créateur international, au sein du quartier, a été particulièrement enrichissante et motivante. Les jeunes ont été galvanisés à l’idée de s’associer au Quai des Savoirs et par la mobilisation de tout un réseau pour aboutir à la finalisation de leur projet et à son exposition à Rio loco. »
Pour l’animatrice, l’expérience augure de belles perspectives : « Le Quai des savoirs a cristallisé les énergies. Cette collaboration a renforcé les liens du réseau local des fablabs et ouvre de nombreuses possibilités. » À faire fructifier.

⇒ Toutes les images de la résidence sur Instagram @quai_des_savoirs #AfricaSciences

⇒ Plus d’infos https://www.quaidessavoirs.fr/africa-sciences


Crédit photos : Alain Pitton / Quai des Savoirs